Le camp de réfugiés Nu Po (« petit lac ») est situé à 232 km au sud de Mae Sot, soit 6 heures de route en 4X4. Comme les autres camps, Nu Po ressemble à un petit village composé de huttes en bambou. La seule différence est que ce camp se trouve isolé en plein milieu de la jungle et que son accès est difficile. Le camp existe officiellement depuis 1997 et compte aujourd’hui environ 18 000 habitants, soit 3 000 familles. Bien que 84% des habitants soient Karen, Nu Po héberge 15 ethnies de cinq religions différentes.
Le camp est sous le commandement du Thailand Burma Border Consortium (TBBC), mais organisé comme un vrai village : il y a un comité, un hôpital, des écoles, des temples, une église, un marché, quelques restaurants et des salons de thé.
Une dizaine d’ONG sont actives dans le camp pour offrir aux réfugiés les premiers besoins de vie :
Habitation
Nourriture
Soins médicaux et psychologiques
Education
Au premier abord, tout semble bien organisé, les gens y sont en sécurité, ils ont de quoi se nourrir (même s'il n'y a que deux repas par jour et que la qualité et la variété sont très pauvres). Ils sont enregistrés par et sous la protection de l’UNHCR. On ne peut pas oublier que pour tous ces gens, les perspectives sont très sombres et qu’il n’y a, à part l’émigration à l’étranger, aucun avenir à moyen terme. Les enfants et les jeunes peuvent aller à l’école, mais les adultes s’ennuient car il n’y a rien à faire et il n'y a nulle part où aller. Les gens attendent et attendent... jour après jour.
La plupart des enfants arrivent dans le camp avec leurs parents, mais pour certains d’entre eux les parents n’ont pas pu quitter la Birmanie ou bien, tout simplement, ont perdu leurs parents. Ces enfants « isolés » sont pris en charge dans des maisons communes gérées par une personne du comité du camp et surveillées par deux adultes.
L’année dernière nous avons réalisé un premier projet dans une des maisons communes. Ce projet consistait à distribuer des couvertures chaudes, des jeux, des livres et diverses lectures. Cette année, nous souhaitons y retourner pour revoir les jeunes, rencontrer les 20 nouveaux jeunes arrivés récemment qui ont fui leur pays suite à de fortes violences entre les ethnies et l’armée birmane (la SPDC) courant 2009. Nous voulons réaliser un nouveau projet.
Grâce au temps précieux passé avec les jeunes et aux nombreuses discussions, nous souhaitons cette année distribuer des bandes dessinées qui complèteront la bibliothèque que nous avions commencée l’an dernier. Les BD complètent très bien les cours d’anglais qu’ils suivent à l’école et qui sont importants dans l’éventualité d'un départ à l’immigration (notamment aux Etats-Unis, pays qui accepte grands nombres de refugiés birmans). Ces BD divertiront les jeunes pendant leur temps libre et nous voulons mettre aussi en place un système de prêt pour que les livres ne soient pas l’exclusivité de la maison commune. Pour finaliser ce projet, nous pensons qu’il pourrait être intéressant pour les jeunes d’apprendre à s’exprimer eux aussi à travers la BD, d'en créer pourquoi pas et parler ainsi de leur vie dans le camp, de leurs rêves, de tout ce qu’ils veulent… Tout simplement, de se libérer.
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